Accueil du site > Les enseignants (sensei) > Olivier par not’ lutin Guillaume

Olivier par not’ lutin Guillaume

samedi 28 décembre 2013

Il se voulait totalement transparent, loin des images et des murmures, le voilà enfin radiographié par un ancien… Après trois longues années d’hésitation et de maturation.

De prime abord, on pourrait se fier à l’aspect jovial et avenant. Le bonhomme transpire indéniablement une sympathie que j’oserais qualifier de… paternelle ! Sur le tapis, l’image se muscle sensiblement… Quand la tâche de « coatch » lui échoit, Olivier orchestre un petit salut débonnaire et attaque un échauffement dont le rendu est caractéristique. Il enchaîne les mouvements avec une aisance déconcertante, que tente désespérément de reproduire le groupe. Ça halète, ça bouillonne, ça souffle, ça rougit… Les minutes s’égrainent trop lentement, et le tatami semble tout inondé d’une sueur brûlante. La saturation clignote assez vite, passé le premier quart d’heure... Quelques décrochages côté cadence sont d’ailleurs manifestes. Fierté oblige, la grande majorité s’accroche, espérant survivre encore un peu et, qui sait, aller jusqu’au bout ! La demi-heure s’écoule, parfois un brin plus… Juste le temps pour notre instructeur locomotive d’avoir le front humidement rosé... Papa promène ses poussins !

Hydratation rapide pour tous pendant l’explication des nouvelles consignes et c’est reparti. Autre série d’exercices techniques au cours de laquelle Oliv’ enchaîne avec les partenaires, imposant à chacun une difficulté… sans nom. Pas de progrès sans travail hein ? Et la température qui monte toujours... Déjà une heure... d’enfer. Cerbol (ne pas confondre avec l’aut’ cerbère) paraît se débrider en douceur et amorce une légère montée en régime. Il exhorte la troupe à pousser un zeste la machine... Il nous tracte comme des wagons et grimpe sans jamais faiblir. Les poussins sur roulettes, eux, serrent les dents... Le moment des baffes est imminent. L’adrénaline s’emballe... Pose des protections et premiers écrasements… Feu rouge de l’action ! Notre fougueux cheval de fer, lui, se contient, histoire de rester accessible à chacun. L’ambiance demeure ainsi relativement courtoise. Olivier partage généreusement la moufle amicale, voire la mandale câline… Il fait même durer quelque peu le plaisir. Même que ça énerverait un brin... Si on avait encore du jus. Le salut final finit par arriver comme un armistice. On ne dira rien de plus sur le dénouement de cette flambée… Fin de l’entraînement, voilà qui suffit en soi. Pour Cerbol le foyer commençait tout juste à devenir bon… Mais les poussins, eux, sont carrément cuits ! Vient le temps du repos, des étirements, d’une bonne douche et de la promesse d’un lourd sommeil… Chacun aura la gratification de penser que c’était une séance du tonnerre et que cet Oliv’, tout de même, quel coffre, quelle endurance, quelle technique… C’est un roc, une montagne, un colosse, que dis-je… Inaccessible ! Pourtant… Comment expliquer un tel écart de niveau ? Parce que c’est un mutant, un surdoué, un gâté par la nature ?... Ou alors…Peut-être parce qu’il s’entraîne mais… Plus dur ? Faut voir… Et si c’était lié à sa présence en stages, même à « perpet », pour chercher le précieux savoir qu’il redistribue localement aux rares personnes qui daignent se déplacer ? Et si c’était lié à son courage de faire face aux difficultés avant de pouvoir donner la réponse à des pratiquants qui ne se posent même plus de questions ? Et si c’était lié au fait d’être de tous les passages de grade, de toutes les manifestations… Où il reste si souvent dans l’ombre ? Et si un jour… Notre unique « exemplaire » se fatiguait de donner sans avoir de retour ? Qui saurait alors combler le vide qu’il nous laisserait ? Faut-il attendre qu’il soit parti pour qu’on lui dise merci ?

Documents joints